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Dystopie adulte


Running Man - Stephen King

couv64258412.jpgTitre: Running Man

 

Auteur: Stephen King

 

RésuméBen Richards vit dans un futur proche, en Amérique. Une Amérique contrôlée par The Network. L'opinion publique est forgée par Free-Vee, une télévision obligatoire dans tous les foyers. Les pauvres n'ont aucun espoir, n'auront jamais de travail décent, de conditions de vie décentes, de mort décente. A moins qu'ils ne participent aux jeux. Afin de soigner sa fille et de sauver sa femme de la prostitution, Ben Richards est volontaire pour les jeux et il est sélectionné pour le jeu ultime : le Running Man. L'objectif du jeu : survivre aussi longtemps que possible. Il doit se filmer 2 fois par jour pour prouver qu'il est encore en vie et aussi pour faire monter l'audimat. S'il survit 1 mois, il a gagné. Sinon, la personne qui le tue reçoit un prix du Network.

 

Mon avis: Une dystopie de Stephen King (écrite sous le pseudonyme de Richard Bachman, comme Marche ou crève) qui date de 1982 et qui pourtant semble très actuelle.

 

L’histoire se passe aux Etats-Unis à la fin des années 2020 ; la société est divisée entre les très riches et les très pauvres, et le monde est incroyablement pollué, mais personne ne peut accéder aux masques anti-pollution, qui sont excessivement chers et qui, en plus, ne sont pas fiables… Les programmes télé, utilisés pour ‘endormir’ les foules, sont orientés autour de jeux (utilisant notamment les handicapés en les ridiculisant pour le plaisir des foules) dont le principal, La Grande Traque, consiste à chasser des proies humaines. Si les proies sont attrapées, elles sont tuées; si elles parviennent à survivre plus de 30 jours, elles ont la vie sauve et touchent un milliard de dollars... Bien sûr, personne n’a jamais réussi à survivre pendant les 30 jours impartis.

 

C’est dans ce contexte très sombre que le roman débute, avec Richards, un père de famille qui ne parvient plus à subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille, atteinte d’une pneumonie. Sa femme est obligée de se prostituer, et sa fille, qui ne reçoit pas de traitements faute d’argent, est en train de mourir. Richards décide alors de postuler pour les jeux télévisés, sans savoir auquel il pourrait participer s’il est sélectionné. Son intelligence et son impertinence l’amènent bien sûr droit à La Grande Traque… le point important à comprendre à ce niveau, c’est que la Traque n’a pas lieu sur une sorte de plateau télé géant comme je le pensais au départ (comme les arènes d’Hunger games) mais bien hors-plateau, dans le « vrai » monde. La proie peut se déplacer autant qu’elle veut, et changer de pays si ça lui chante ; elle n’est pas filmée pendant ses déplacements, mais doit envoyer à la production des cassettes vidéo tous les jours, qui seront retransmises à la télévision. Et le truc fouuuuurbe, c’est que la population est encouragée à la délation avec des primes ! Celui qui va repérer la proie dans la rue recevra une prime s’il la dénonce, et si la dénonciation conduit à l’arrestation (et donc au meurtre) de la proie, la personne qui l’aura dénoncé touche une prime encore plus importante… du coup, la tâche est double pour Richards : il doit non seulement semer ses poursuivants « officiels », les chasseurs, mais aussi ne pas se faire repérer par qui que ce soit sous peine de se faire dénoncer ! Dans ces conditions, difficile de survivre 30 jours, surtout avec une production qui le fait passer à l’écran pour un dangereux criminel…

 

J’ai du mal à rédiger ma chronique sans spoiler… en fait, la Traque en elle-même ne débute qu’au tiers du livre (qui est très court, à peine 300 pages en format poche) et j’ai trouvé l’histoire longue à démarrer, surtout que le roman n’est pas long, ça aurait pu aller plus vite (comme pour Marche ou crève, qui démarre tout de suite). Ou alors, quitte à présenter le contexte comme là, il aurait fallu que le livre fasse 200 pages de plus, étoffer un peu.

 

Après, je ne m’attendais pas à ce que Richards reçoive de l’aide d’inconnus pendant sa cavale, c’était une agréable surprise, et j’ai trouvé l’univers bien pensé (le clin d’œil français « la France a instauré la loi martiale » m’a fait sourire), mais globalement, j’ai été déçue. Je trouve que l’histoire va trop vite alors que c’est long à démarrer, c’est un comble ! Marche ou crève était court, mais ça apportait une tension au roman, alors qu’ici, je trouve vraiment qu’il manque quelque chose. Et je ne m’attendais pas à la réflexion de Killian (le producteur du jeu) sur la femme et la fille de Richards à la fin… fin qui m’a perturbée, dans le sens où ça a été écrit 20 ans avant les attentats du 11 septembre et l’idée était là.

 

Un livre à lire pour son univers très noir mais l’histoire avance trop vite à mon goût et aurait mérité d’être plus longue !

En résumécloud_avatar_by_kezzi_rose-d1moi6s.gif    


12/09/2014
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Marche ou crève - Stephen King

couv71004138.jpgTitre: Marche ou crève

 

Auteur: Stephen King

 

RésuméMieux que le marathon... la Longue Marche. Cent concurrents au départ, un seul à l'arrivée. Pour les autres, une balle dans la tête. Marche ou crève. Telle est la morale de cette compétition sur laquelle une Amérique obscène et fière de ses combattants mise chaque année deux milliards de dollars. Sur la route, le pire, ce n'est pas la fatigue, la soif, ou même le bruit des half-tracks et l'aboiement des fusils. Le pire, c'est cette créature sans tête, sans corps et sans esprit qu'il faut affronter : la foule, qui harangue les concurrents dans un délire paroxystique de plus en plus violent. L'aventure est formidablement inhumaine. Les participants continuent de courir en piétinant des corps morts, continuent de respirer malgré l'odeur des cadavres, continuent de vouloir gagner en dépit de tout, mais pour quelle victoire ?

 

Mon avis: Un Stephen King différent de ce que j'ai l'habitude de lire de lui. Pour autant, c'est un très bon livre. 

 

Ecrit en 1979, il pose pour moi les bases d'oeuvres plus récentes dans la même veine, comme Battle Royale ou Hunger Games, dans la mesure ou on prend un groupe de jeunes qui meurent jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Bon, contrairement à Battle Royale et Hunger Games, dans lesquels lesdits jeunes s'entretuent les uns les autres, ici, ils se font abattre les uns après les autres par des militaires, le niveau de rivalité entre les participants n'est donc pas comparable. 

 

Ce qui me frappe au sortir de cette lecture, c'est le peu d'explication dont on dispose sur cette étrange Longue Marche; c'est généralement ce qui me pose problème dans la plupart des dystopies que je lis, le manque d'approfondissement de l'univers proposé par l'auteur, mais ici, ça ne m'a pas dérangée du tout. On est plongé avec les participants dans la Marche, et tout le reste est secondaire.

 

On devine l'univers dystopique plus qu'on ne nous l'explique: quel genre de société irait donc proposer un jeu de cette nature, et surtout, pourquoi? Car on ne dispose d'aucune explication sur le pourquoi de cette Longue Marche (contrairement à Hunger Games et Battle Royale, où il est clairement dit que les 'jeux' ont pour but de garder la population sous contrôle grâce à un régime de terreur), ni, surtout, sur ce qui peut bien pousser les participants à s'inscrire. Car autant, dans Battle Royale et Hunger Games, les participants sont toujours des participants involontaires, autant ici, chaque candidat est là de son plein gré, et franchement, on ne comprend pas pourquoi. D'ailleurs, je me demande même si l'auteur a trouvé une explication qui justifie leur acte insensé (s'inscrire pour la Longue Marche, c'est 99% de chances de mourir), car plusieurs fois au cours du roman, les personnages eux-mêmes se posent la question sans réellement avoir de réponse à proposer. La théorie selon laquelle ils souhaiteraient mourir me semble bancale, dans le sens où il y a bien des façons moins horribles de se donner la mort. Pourquoi s'imposer une épreuve pareille?

 

Je craignais que l'histoire soit monotone ou répétitive à force de suivre ces personnages qui ne font que marcher, mais pas du tout. On ne peut pas lâcher avant d'arriver à la fin. Contrairement à ce qu'avance le résumé, je n'ai pas trouvé que la foule avait un rôle particulièrement prépondérant dans l'histoire; pour moi, elle reste anecdotique. Pour le reste, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages à l'exception de Garraty. La fin m'a laissée perplexe et justement "sur ma faim", mais le livre est tellement particulier que finalement, la fin semble dans la même veine que tout le reste du livre. 

 

En résumé, un livre très particulier, limite dérangeant, mais franchement bien pensé et que j'ai beaucoup aimé. 

En résumé:  cloud_avatar_by_kezzi_rose-d1moi6s.gif   cloud_avatar_by_kezzi_rose-d1moi6s.gif 


06/09/2014
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L'unité - Ninni Holmqvist

Titre: L'unité

 

Auteur: Ninni HolmqvistL_unite.jpg

 

RésuméParce qu’elle vient d’avoir 50 ans et qu’elle est célibataire, Dorrit est devenue « superflue » et, à ce titre, doit rejoindre l’Unité. Un appartement lumineux et confortable, agrémenté de micros et de caméras de surveillance, lui a été réservé. Un écran de télévision, mais pas de téléphone ni Internet pour communiquer avec l’extérieur… En plus d’être logés, les résidents sont nourris, bénéficient de soins médicaux et peuvent consacrer leur temps au loisir de leur choix. Les nouveaux arrivants sont chaleureusement accueillis… avant d’être affectés à des groupes d’expérimentations médicales humaines. Le corps de Dorrit ne lui appartient plus : à chaque instant on peut lui prélever un organe au bénéfice de ceux qui vivent à l’extérieur et qui sont encore « utiles ». Tout est prévu dans le moindre détail. Sauf une rencontre qui va tout changer.

 

Mon avis: Même si j'ai apprécié le roman, j'ai trouvé cette lecture assez dérangeante, surtout la fin..  (Bon, je suppose que c'était l'un des buts de l'auteur, que ça soit dérangeant) L'écriture est froide et détachée, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages qu'on connait très peu (à part Dorrit), ça m'a fait l'effet d'une description d'atrocités de façon très clinique et c'est ça qui est dérangeant.

 

L'idée de départ fait froid dans le dos et m'a fait penser à Never let me go. Ce qui m'a frappée, c'est la résignation des personnages, aucun n'a l'air de trouver ce qui leur arrive vraiment anormal... Pourtant, le système n'existe que depuis une vingtaine d'années comme l'explique Dorrit à un moment, ils ont donc connu autre chose, pourquoi ne se révoltent-ils pas plus? Comment les "utiles" peuvent-ils laisser faire ça à des personnages de leur entourage? 

 

Le roman est très court et aurait peut être gagné à être un peu plus long: qu'on en sache plus sur les personnages qui entourent Dorrit, ses amis mais aussi l'infirmier Potter (comment a-t-il obtenu les photos du chien?), ou encore sur le séjour à l'Unité de Siv, la soeur de Dorrit. 

En résumécloud_avatar_by_kezzi_rose-d1moi6s.gif   


12/06/2014
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